Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, « l’imbécile ambition des “héros” », par le journaliste Yves Debay

 

En 2011, un article d’Yves Debay, directeur du magazine Assaut, a circulé par courrier informatique. Cet article est consacré aux deux anciens otages en Afghanistan : Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.

cet article avait été très peu relayé sur internet

Une sorte de censure semble s’être abattue sur le contenu et l’auteur de cet article. Je pense donc qu’il est utile de permettre aux Français de prendre connaissance d’un autre argumentaire et d’autres faits que ceux propagés par les médias du Système.

Voici la copie de cet article d’Yves Debay :

Par Yves Debay, journaliste et correspondant de guerre tué en Syrie en janvier 2013 :

En Kapissa ou en Surobi, à l’annonce que j’étais journaliste, des militaires ne me connaissant pas me jetèrent un oeil noir tandis que d’autres n’hésitaient pas à me dire: « J’espère que vous n’êtes pas comme GHESQUIERE et TAPONIER ». Heureusement la majorité des soldats connait ASSAUT et son dinosaure de chef et je fus formidablement accueilli lors de mon séjour en Afghanistan. C’est ici dans l’infernale chaleur de l’été afghan, au milieu de ces simples héros que sont nos soldats que je pus me rendre compte de l’injustice ressentie par ces derniers vis à vis du traitement médiatique réservé aux journaliste otages.

Dans le sauna ambulant qu’est un VAB ou à la popote le soir avec une bière, j’ai souvent entendu dire : « ils ont eu leur portraits sur l’arc de triomphe et nos camarades tombés pour la France n’ont droit qu’aux entrefilets dans les journaux ou un court communiqué entre la météo et les résultats du tiercé dans l’audiovisuel ».

Ceci est tout à fait vrai mais nous savons hélas que la vie est injuste, que nos soldats sont de grands modestes et que les médias, les proches et les comités de soutien ne pouvaient que se battre pour libérer les deux otages en choisissant la médiatisation à outrance. Ce n’était peut être pas la meilleure solution mais elle avait l’avantage de mettre en avant un certain lobby de la presse personnalisé par les deux « martyrs ». Malgré la légèreté dont ils avaient fait preuve, ces hommes étaient des Français et ils avaient payé de 547 jours de liberté leur faute. « La punition avait été trop longue » selon certains milieux… A l’annonce de leur libération, on s’était dit: « bravo, ils vont enfin retrouver leur foyer ». On savait le passage médiatique obligatoire et ceux qui connaissaient vraiment la personnalité des deux reporters espéraient qu’à défaut d’un acte de repentance non demandé, ils feraient preuve d’un peu d’humilité. Hé bien non ! GHESQUIERE en bon antimilitariste primaire oubliant les moyens qu’elle avait mis pour les localiser n’a pu s’empêcher d’accabler l’Armée française. De plus il a menti à plusieurs reprises sur les conditions ayant mené à la capture de l’équipe de France 3.

L’armée n’en veut pas mais le ministre les impose !

Par respect pour nos soldats qui jamais n’auront droit à un tel traitement médiatique et dans un simple but d’information, ASSAUT va simplement vous révéler certains faits qui vous démontreront que les « idoles » n’étaient simplement que des ambitieux cherchant le scoop à tout prix et non des journalistes responsables. Ils vont sans doute faire un bon petit livre, un témoignage certes mais qui risque d’être aussi un dossier à charge contre une institution qu’ils vomissent et qui est l’Armée Française. S’ils s’étaient montrés humbles et avaient remercié publiquement les dizaines de soldats qui ont risqué leur vie pour les retrouver, la page aurait été tournée et beaucoup de choses oubliées mais voilà, l’idée n’a même pas du les effleurer. Ce genre de mec n’est pas de la race des grands journalistes assumant la responsabilité de leurs actes mais de celle des fouilleurs de poubelles pétris d’idéologie que chérissent les responsables des grandes chaines publiquesLe mélange d’anti-militarisme, de volonté d’abaissement de la France par l’autoculpabilisation perpétuelle additionnée d’une recherche malsaine du sensationnel ont mené au drame de cette prise d’otage qui a causé mort d’homme ; car il y aurait bien mort d’homme ! Un Afghan, leur chauffeur de taxi aurait été abattu par les Talibans lors de leur capture. Et les soldats qui ont contribué à leur recherche et sécurisé leur libération…ils y ont pensé ?

Cette pénible histoire a commencé par une demande de FRANCE 3 à l’Etat Major des Armées qui souhaitait envoyer sur le terrain GHESQUIERE et TAPONIER pour effectuer un reportage dans le cadre de l’émission « envoyé Spécial ». La demande fut refusée pour deux raisons. La première était que les deux reporters n’avaient guère d’expérience et de connaissance sur l’Afghanistan à part TAPONIER et la seconde était que vus les antécédents des deux hommes, l’Armée de Terre n’avait rien à gagner à les voir œuvrer sur des sites où une certaine réserve doit être de rigueur. Bref, les militaires savaient parfaitement que l’équipe de France 3 venait en Afghanistan non pour effectuer un travail objectif mais pour y rechercher du sensationnel. Suite à ce refus, la chaîne forte de ses appuis politiques se tourna versle ministre de la défense de l’époque Hervé MORIN qui imposa aux militaires la présence des deux reporters au sein des garnisons d’Afghanistan. Ceux ci emprunteront un avion militaire pour se rendre au pays de l’Insolence.

A peine débarqués sur le sol afghan, les deux hommes vont se faire remarquer par leur arrogance, leur goujaterie et bien sûr le rejet de toutes les règles d’usage lorsqu’on travaille avec des militaires sur un théâtre d’opération. Lorsqu’un reporter arrive en Afghanistan, il a préalablement signé une série de documents en Anglais pour obtenir sa carte d’accréditation ISAF. La procédure est certes lourde et je suis le premier à m’en plaindre mais on ne peut nier que ces documents mettent en garde le journaliste sur les dangers que comportent un séjour dans l’Afghanistan en guerre. GHESQUIERE et TAPONIER étaient plus que prévenus, donc l’argument qu’on ne leur aurait pas dit que l’Afghanistan est un endroit dangereux est bancal. Je crois que n’importe quel citoyen lambda sait qu’il y a une guerre en Afghanistan et que la guerre ça blesse, tue ou mutile. De plus si l’ISAF impose le port du casque et d’un gillet pare-éclats c’est qu’il y a des raisons et nos deux « héros » le savaient parfaitement. Enfin dernier point, à l’arrivée au centre de presse de Warrehouse à Kabul, rebelote, il faut à nouveau signer une série de formulaires en Français cette fois. On y trouve une décharge exemptant les forces armées Française de toutes responsabilités en cas de blessures ou de mort au combat dans le cadre du reportage. Ces formulaires, GHESQUIERE et TAPONIER les ont obligatoirement signés. Donc ils mentent et prennent le public et les membres de leur fan club pour des idiots en déclarant que l’Armée française ne les a jamais mis en garde sur les dangers d’un séjour en Afghanistan.

Une fois les documents signés, la communication opérationnelle envoie le journaliste dans une FOB en zone de combat. Il partira en général en convoi au bout d’un jour ou deux d’attente à Kabul où s’il est chanceux et en fonction du taux de disponibilité des machines, en hélicoptère. Le journaliste sera escorté par un officier de communication, l’off-com qui est souvent une jeune femme du grade de Lieutenant. Je dois avouer que pour un journaliste cette présence peut quelque fois se révéler pesante mais en général tout dépend de la personnalité de l’officier de communication. Le mieux est bien sur de trouver un gentleman agrémente entre le journaliste et l’off-com qui sera le relais entre la presse et l’institution militaire. Le tout est une affaire de confiance réciproque. Le problème est que vu les antécédents de GHESQUIERE et TAPONIER, la confiance n’a certainement pas dû être au rendez-vous.

Les deux hommes vont immédiatement tout faire pour tromper la vigilance de l’off-com du 13 BCA et aller filmer et interviewer les soldats sans sa présence. Les questions seront du style : « avez vous conscience de l’inutilité de votre engagement ici ? » Les deux hommes se complaisent dans la provocation permanente et font visiblement tout pour faire sortir les soldats de leurs gonds en espérant une réaction et des paroles brutales qu’ils pourraient exploiter. Quant la malheureuse off-com tente de les rattraper lorsqu’ils essaient de lui fausser compagnie, elle à droit à plusieurs reprises à un doigt d’honneur. Voilà le type d’hommes que le lobby de la presse tente de faire passer pour des « héros » auprès des Français. Le plus virulent est GHESQUIERE. TAPONIER, le caméraman se montrera plus décent mais néanmoins suivra, peut être à regret, son chef de mission.

Autre énorme reproche, lorsqu’ils seront intégrés à une unité engagée dans une opération, par leur attitude et le non respect de règles tactiques élémentaires, ils mettront en danger leur vie et celle des soldats. Accompagnant des soldats Américains, ils se seraient conduit d’une facon telle que l’officier en charge de la mission y renoncera. Les deux journalistes feront donc échouer une opération militaire.

Confrontée à ces multiples problèmes, l’off-com préviendra son supérieur immédiat, le Lieutenant Colonel Jacky FOURQUEREAU, conseiller en communication à Kabul, d’habitude très souple avec les journalistes et grand communiquant. Ce dernier sera forcé d’en référer à Paris à l’Amiral PRAZUCK, grand patron de la communication militaire qui, fait exceptionnel, devra appeler à plusieurs reprises la direction de FRANCE 3 pour l’informer du comportement de ses reporters.

Ceux ci exigent toujours plus et ne comprennent pas qu’en zone de guerre il y a aussi des temps morts et qu’on ne peut monter une opération rien que pour leur beaux yeux. Comme beaucoup de journalistes, ils sont venus en Afghanistan avec un reportage déjà préconçu dans leur tête et seront incapable d’être simplement à l’écoute des soldats.

Sans doute déçus de l’accueil et pour cause, ils vont en rentrant à Kabul lancer le processus qui va mener à leur capture. Reconduits à l’aéroport de Kabul, ils ne prendront pas l’avion du retour mais après contact avec leur chaîne vont organiser leur déplorable expédition en Kapissa. « Lorsque nous étions avec l’armée française, nous avons constaté qu’il y avait du trafic civil sur la route dans la vallée de Tagab » a déclaré GHESQUIERE. Cette déclaration semblait, pour lui, justifier le fait qu’il pouvait aller se balader en toute impunité et incognito sur une route de l’Afghanistan en guerre et de plus en Kapissa qui est un fief rebelle. Ce raisonnement est très léger et bien sûr tout à fait indigne d’un professionnel de la presse présenté dans les média comme un vétéran des pays en conflit. N’importe quel journaliste un peu censé sait qu’il y a des dizaines de chouff qui renseignent les insurgés sur les mouvements de l’OTAN. De plus les Talibans montent très souvent des chek-point mobiles sur les axes. Quant au trafic civil, la vie économique se poursuit en Afghanistan malgré la guerre et ceci ne veut nullement dire qu’il n’y a pas de danger. Les deux journalistes dans cet environnement ne pouvaient pas passer à travers les mailles du filet et leur soi-disant neutralité ne leur servait à rien. Le seul moyen de travailler avec les Talibans est de les contacter et d’arranger un rendez-vous comme l’avait fait une journaliste de Paris Match après l’embuscade d’Uzbeen en 2008. Mais en fait qu’allaient faire GHESQUIERE et TAPONIER dans la vallée de Tagab ? Eux seuls bien sur peuvent répondre mais on peut facilement imaginer qu’ils voulaient démontrer que l’Armée française ne contrôlait rien ou pire vu leur haine des institutions militaires françaises assurer aux Talibans, leur sympathie. C’est bien naïf! Pour Taleb, un étranger c’est simplement un sacré paquet de pognon et la garantie que les opérations militaires seront gelées dans la région de détention. Et c’est ce qui s’est passé.

Le 30 décembre 2009, GHESQUIERE et TAPONIER sont arrêtés par la population à quelques kilomètres de la COP 49 Hutnik et remis aux Talibans.

Dès l’annonce de leur disparition, la TASK Force Lafayette va mobiliser ses Forces Spéciales et lancer une série d’opérations le long de l’axe sur lequel un jeune chasseur alpin de 19 ans aurait pu très bien être tué. Heureusement ce ne fût pas le cas. Un drone SDTI est en permanence et pendant dix jours mobilisé pour les retrouver. On les sait cachés quelque part en fond de la vallée d’Allasay. Le coût des opérations de recherche est énorme et le Général GEORGELIN sera critiqué par la presse pour l’avoir révélé.

En fait les militaires français vont probablement localiser l’endroit où sont détenus les otages et ce dernier fera l’objet d’une surveillance constante afin d’éviter qu’ils ne soient transférés au Pakistan où ils seraient hors d’atteinte. De toute façon, les Talibans locaux ont sans doute de bonnes raisons pour les garder en vallée d’Allasay. Les transférer au Pakistan multiplierait le nombre d’intermédiaires et en cas de paiement de rançon, cela ferait autant d’argent en moins pour le groupe les ayant capturés. Le fait de détenir deux otages en zone française va forcément mettre le commandement français dans l’embarras et permettre aux insurgés de bénéficier d’une certaine impunité dans la zone sanctuaire où ils sont détenus. Un officier sous le sceau de l’anonymat me confiera: « Vous n’imaginez pas la frustration de nos gars qui avaient repéré des groupes d’insurgés. Nos soldats les avaient acculés dans une nasse et ils étaient prêts à être détruits par l’artillerie et l’aviation et on a eu l’ordre de ne rien faire parce qu’il aurait pu y avoir des représailles sur GHESQUIERE et TAPONIER ».

Un autre aspect méconnu : dans une guerre de contre insurrection comme celle menée en Kapissa, les opérations psychologiques ou Civilo militaires ont une grande importance. Il est très difficile de gagner les cœurs en raison du Patchoun Wali, le code d’honneur patchoun. Nos soldats en liaison avec l’armée afghane tentent cependant de démontrer à la population qu’ils ne sont pas une armée d’occupation mais qu’ils sont ici pour appuyer le gouvernement central. Certains villages peuvent être récompensés et d’autres délaissés parce qu’on les sait acquis, et quelque fois par la force, aux insurgés. Ici le faible à toujours tort et le fait de reculer pour préserver la vie des otages est un aveu de faiblesse. Par leur légèreté, les deux chouchous des médias ont donc contribué à faire capoter dans de nombreux villages un patient travail de sape.

Restait la solution de les récupérer par la force. Les Forces spéciales avaient repéré l’endroit de détention. En Europe, on ne peut discuter avec les terroristes preneurs d’otages et la force est une solution tout à fait envisageable. Rappelez vous l’affaire de l’Airbus de Marseille ou de la prise d’otages de l’école de Beslan en Ossétie du nord. Ici une intervention aurait pu réussir mais le coût humain aurait probablement été très élevé. Le fond de la vallée d’Alassay est « territoire indien » et y rechercher des otages était mettre la main dans un nid de guêpes. Opération héliportée ? 80 % de chance d’avoir un hélicoptère abattu avec sa précieuse cargaison de Forces Spéciales. Au fond de la vallée d’Alassay, il y a des Douchkas et peut être même des KPV de 14.5 mm. L’armée française ne dispose hélas que de 4 hélicoptères de transport sur le théâtre et c’est d’ailleurs un vrai scandale. Les Américains auraient certainement refusé de prêter des Blackhawk et des Chinook pour une opération non militaire. Une opération combinée hélicoptère-route aurait été possible mais elle aurait mobilisé au moins deux SGTIA sur une piste propice aux embuscades et sans doute truffée de bombes et de mines. Coût estimable de l’opération au moins cinq morts chez nos garçons. De plus à l’annonce du moindre mouvement de troupes, GHESQUIERE et TAPONIER auraient pu être égorgés, cachés ou transférés au Pakistan ou dans une autre vallée. L’option de les récupérer par la force n’avait donc que très peu de chance de réussir et son coût aurait été inacceptable. Personnellement et je l’assume j’aurai eu du mal à voir des garçons de 20 ans se faire déchiqueter par des bombes ou des mines pour deux Charlie Oscar November cherchant le scoop à tout prix. Les autorités ont décidé de payer et j’aurais plutôt laissé les « deux héros » moisir quelques années de plus en compagnie de leurs amis Talibans en vallée d’Alassay.

La libération des deux « héros » va également être un vrai crève-cœur pour nos soldats. Dans les COP et FOB sous prétexte d’une panne, internet est coupé. Les agences de presse sont averties de la libération des deux hommes et non nos soldats. De plus l’échange a pratiquement lieu à la porte de la COB Tagab où les Taliban se pavanent en compagnie des agents de la DGSE venus chercher les « deux héros ». Nos soldats se sentent humiliés par cette libération faite dans leur dos.

On peut se demander quel est le coût payé pour cette libération. On parle de 20 millions d’euros. Comme d’habitude les autorités démentent, mais de l’argent a été versé et cet argent c’est le nôtre, celui du contribuable français. Et à quoi va servir cet argent ? Eh bien a acquérir de l’armement sophistiqué, des munitions, à corrompre les policiers qui laisseront passer les « suicide-bomber », à acheter des bombes ou des mines qui tueront ou mutileront des jeunes de 20 ans. Voilà, messieurs GHESQUIERE et TAPONIER ce que vous avez contribué à faire. Un Adjudant-chef avec le gros bon sens des hommes qui peinent à la tâche et non des intellectuels de l’ENA qui nous gouvernent me dira : « Pour un soldat, payer ses impots est suicidaire. Cela sert à acheter les armes qui risquent de le tuer».

Autre chose, en échange de nos deux otages, 17 chefs terroristes ont été libérés et certains ont immédiatement repris du service. Les hommes de la Task Force Lafayette et l’ANA avait déployé des trésors de ruse pour capturer ces chefs et des hommes sont peut être tombés ou ont été blessés. Désormais, ils sont dans la nature etcontrairement aux moutons occidentaux, ils n’ont aucun esprit de repentance et vont causer du fil à retordre à nos soldats.

Et puis, la profession de la presse a également été punie à cause de l’attitude des deux inconscients. Suite à leur action et par décision gouvernementale, la Kapissa a été interdite aux journalistes pendant presque deux ans. GHESQUIERE et TAPONIER ont donc contribué à créer un black-out médiatique sur cette région. Et pourtant nos soldats ont diablement besoin d’une couverture médiatique impartiale contribuant à renforcer le lien Armée-Nation. Messieurs GHESQUIERE et TAPONIER, vous avez contribué à punir vos propres collègues et à empêcher le peuple français de savoir ce que faisait leur soldats. Un Colonel de la communication m’a dit: « Monsieur DEBAY, n’écrivez pas cet article. Cela ne changera rien et de toute façon les grands lobby ont toujours raison. C’est un combat perdu d’avance ».

Désolé Mon Colonel, l’article est écrit et il n’y a jamais de combat perdu d’avance.Depuis la Grande Guerre à l’exception peut être de l’Armée de Lattre nous perdons des batailles parce que là-haut, certains de nos grands chefs sont des carriéristes prêts à toutes les compromissions avec le pouvoir en place. Notre Armée est celle de la République et non du pouvoir en place et il est peut être temps de voir les officiers généraux cesser d’être des avaleurs de couleuvres professionnels. Lobby presse OK mais ce dernier ne doit pas commander aux opérations et c’est ce qui est arrivé avec la lamentable affaire GHESQUIERE et TAPONIER. Nos soldats méritent autre chose car eux ils paient de leur sang.

Yves DEBAY (journaliste tué en Syrie en janvier 2013)

retour d’expérience (RETEX) de Kaboul, Afghanistan du lieutenant-colonel Michel Goya

Le texte ci-dessous est le RETEX (retour d’expérience) du lieutenant-colonel Michel GOYA, directeur du domaine “Etude des nouveaux conflits” à l’IRSEM, qui fait part de ses observations après dix jours passés sur le terrain à Kaboul, Afghanistan à l’automne 2009.

Les passages grassés l’ont été fait par Guillaume Payre.

Les points de vue exprimés ici n’engagent que leur auteur à titre de chercheur, et ne sauraient engager aucune administration publique.

IMPRESSIONS DE KABOUL
Je me suis rendu à Kaboul du 5 au 15 octobre 2009, invité par l’opération Epidote afin de prononcer des conférences au profit des équivalents afghans du Collège interarmées de défense (CID) et du Centre des hautes études militaires (CHEM) (soit au total sept officiers généraux et vingt colonels) et suivre, avec eux, le stage de contre-insurrection organisé par les Américains. Le principal intérêt de ma mission a été d’échanger avec ces officiers afghans mais aussi de rencontrer, outre le personnel d’Epidote, le chef de corps du Bataillon français de Kaboul-Surobi, des officiers des OMLT (1) et certains membres français du quartier-général de la FIAS (ou ISAF). Je n’ai pas pu malheureusement me rendre dans la province de Kapisa.

La formation de l’armée nationale afghane

La Coalition apparaît comme une immense machine tournant un peu sur elle-même et souvent pour elle-même, en marge de la société afghane. Le QG de la FIAS (2000 personnes) et les différentes bases de Kaboul forment un archipel fermé sur l’immense majorité de la population. Les membres de la Coalition se déplacent en véhicules de base en base comme de petits corps étrangers, blindés et armés. Pour les Afghans, ces bases constituent des oasis de prospérité dont ils profitent bien peu. Prendre ses repas dans la base américaine Phoenix (où est logée Epidote) est surréaliste par l’abondance de produits offerts, presque tous importés des États-Unis, et ses couteux écrans plats diffusant en boucle les émissions de la chaîne des forces armées américaines (2/3 de sport et 1/3 de slogans sur la fierté d’être soldat, l’hygiène ou la lutte contre le harcèlement sexuel), univers aseptisé dont les Afghans sont absents sauf pour le nettoyer. Outre son caractère égoïste, cet archipel a le défaut d’être associé, dans les esprits afghans, à une administration locale corrompue, d’être multinational, avec ce que cela suppose comme complexité organisationnelle, et d’être sous domination d’une culture militaire américaine peu adaptée à ce type de conflit.

L’organisation de la formation des officiers afghans, cœur de la mission d’Epidote, est un bon exemple de ce que peut donner cette structure. Même si les Français sont plutôt leaders dans cette formation, les ordres sont donnés par un organisme conjoint Coalition-Ministère de la défense afghan dominé par les Anglo-saxons. Le résultat est un empilement de périodes de formation. De Saint-Cyr au CHEM, un officier français suivra sept périodes de ce type, là où le cursus de l’officier afghan, dans une armée qui n’est qu’une grosse infanterie et surtout est en guerre, en suivra neuf, avec toutes les difficultés que cela pose pour lui de venir à Kaboul, sans logement et avec une maigre solde. Durant ces différentes périodes de formation, il recevra des manuels qui ne sont que des traductions intégrales d’énormes documents américains, réalisées par la société privée MPRI (qui s’occupe aussi de la formation, essentielle, des commandants de bataillons).

Les officiers qui sortent de cette galaxie de stages sont ensuite gérés par le ministère de la défense afghan. Pour, entre autres, les raisons pratiques évoquées plus haut, les stagiaires sont majoritairement originaires de Kaboul et ne demandent qu’à y rester, quitte à acheter leur poste. Le facteur ethnique est également omniprésent et intervient dans toutes les décisions ou presque (j’ai vu des stagiaires pashtounes se plaindre de recevoir des calculatrices plus petites que celles données aux Hazaras). On se retrouve ainsi avec un décalage important entre le corps des officiers formé à Kaboul et celui qui combat sur le terrain. Et encore, les officiers désertent-ils peu par rapport aux sous-officiers et militaires du rang (3% contre respectivement 12% et 34 % !). Au total, l’ensemble du système de formation de l’armée afghane apparaît comme une machine à faible rendement alors que la ressource humaine locale, imprégnée de culture guerrière, est de qualité. On ne permet pas aux afghans de combattre à leur manière, en petites bandes très agressives (c’est-à-dire comme les rebelles qui nous avons en face de nous) tout en ayant du mal à les faire manœuvrer à l’occidentale.

On est donc en droit de s’interroger sur la réalisation du programme de multiplication par deux, voire trois, de l’armée afghane, demandé par le général McChrystal. Il est vrai que rien ne remplace les hommes dans ce type de guerre et que l’armée afghane actuelle est, par rapport à la population, deux fois moins importante que l’armée française, mais où trouvera-t-on les officiers pour encadrer et les Coalisés pour « mentorer » cette armée dilatée ? La tentation est alors très forte de diminuer les durées des stages de formation des hommes (la formation initiale des militaires du rang pourrait ainsi passer de 20 à 8 semaines) au risque d’un effondrement de la qualité.

Les généraux afghans avec qui j’évoquais cette question considèrent que la ressource humaine est suffisamment abondante pour fournir les effectifs nécessaires, à condition d’augmenter très sensiblement les soldes. Ils sont sidérés par le décalage entre les dépenses des coalisées et la faiblesse de la solde des soldats Afghans (une mission moyenne, sans tir, d’un chasseur-bombardier moderne équivaut presque à la solde mensuelle d’un bataillon afghan) d’autant plus qu’il existe un « marché de l’emploi guerrier ». Il suffirait probablement de doubler la solde des militaires afghans (soit un total d’environ 200 à 300 millions de dollars par an, dans une guerre qui en coûte plus d’un milliard par semaine aux seuls contribuables américains) pour, d’une part, diminuer sensiblement le taux de désertion et d’autre part attirer les guerriers qui se vendent au plus offrant (pour l’instant les mouvements rebelles). Mais il est vrai que personne ne demande vraiment leur avis aux officiers afghans, comme lorsqu’il a été décidé d’échanger les increvables AK-47 dont ils maîtrisent le fonctionnement dès l’enfance, par des M-16 trop encombrants pour eux.

La guerre à l’américaine

Ma plus grande surprise a concerné les Américains. J’avais constaté à plusieurs reprises il y a presque vingt ans, la médiocrité tactique de leurs petits échelons d’infanterie mais j’étais persuadé de leur progrès après des années de combat en Irak et en Afghanistan. Les témoignages de plusieurs officiers insérés dans des opérations américaines tendent à prouver que je me trompais et que les critiques de l’analyste (américain) William Lind étaient valides lorsqu’il dénonçait il y a peu la compensation de cette médiocrité par la puissance de feu, auto-entretenue par la jeunesse et le turn-over des recrues. Finalement, d’un point de vue tactique, les méthodes américaines ne sont guère différentes de l’époque de la guerre du Vietnam (à cette différence près que le moral des troupes reste très élevé) et dont on connaît les nombreux effets pervers. Au sein d’une culture afghane féodale, guerrière et mystique, cette puissance de feu écrasante est comme un Midas qui transforme en héros ceux qui s’opposent à elle, en martyr ceux qui en sont victimes et en vengeurs les proches de ces martyrs. Inversement, ceux qui se protègent derrière elle et refusent le combat rapproché apparaissent comme des lâches. Bien évidemment, et malgré les innombrables précautions (qui du coup en réduisent considérablement l’efficacité), cette dépendance au feu conduit régulièrement à des bavures catastrophiques, d’autant plus facilement exploitées médiatiquement qu’il n’y a pas de contre-propagande. Avec le temps, l’effritement du soutien des opinions publiques occidentales et, ce qui va de pair, avec la sensibilité croissante aux pertes, conduit mécaniquement à une plus grande distanciation de l’ennemi mais aussi de la population, jusqu’au rejet final. La bavure de Kunduz le 4 septembre dernier, lorsque les Allemands ont demandé aux Américains de détruire deux camions citernes détournés par les rebelles et offerts par ces derniers à la population, est symptomatique de cette spirale négative. Les officiers afghans ne comprennent pas que les Allemands n’aient pas envoyé une unité terrestre récupérer ces citernes, apparemment si importantes, et qu’ils n’aient pas compris qu’elles seraient entourées de civils.

Cette manière de faire la guerre à distance est incontestablement perdante à terme et toute la volonté de la directive Mac Chrystal est d’enrayer cette spirale « vietnamienne », mais il s’agit là d’un combat à mener contre la culture de sa propre armée.

La guerre à la française

Les Français ne sont que des acteurs mineurs au sein de cet ensemble complexe, mais ils conservent une bonne image, d’autant plus que leurs résultats sont très bons mais aussi très différents selon les provinces. Si le district de Surobi, là même où dix de nos soldats avaient été tués le 18 août 2008, semble en voie de pacification, la situation dans la province voisine de Kapisa est beaucoup plus difficile, sans doute parce que cette zone est aussi beaucoup plus stratégique pour les rebelles. Depuis un an, nous y avons combattu durement et efficacement, établissant au passage notre crédibilité tactique vis-à-vis Américains, mais nous n’avons pas entamé le volume des forces rebelles en face de nous et la liberté d’action que nous avons conquis au profit des forces de sécurité afghanes est sans cesse remise en question. Le nombre d’attaques contre les Français tend même à augmenter nettement. Conscient de l’impossibilité de contrôler toute sa zone avec ses moyens limités, le 3e Régiment d’infanterie de marine (RIMa), actuellement sur place, se contente d’une action indirecte et patiente concentrée sur la construction des routes et le repoussement des rebelles qui veulent s’y opposer, sans chercher à les traquer et les détruire, l’humiliation de la fuite valant parfois mieux qu’une destruction valorisante. En réalité, seuls quelques chefs de bande, surtout s’ils sont étrangers à la zone, méritent vraiment d’être éliminés, mais nous nous refusons à pratiquer le targeting (tout en laissant faire les Américains). Cette approche indirecte du 3e RIMa a fait l’unanimité des officiers afghans à qui je l’ai présenté.

De son côté, l’opération Epidote, pourtant essentielle, ne dispose que d’un budget de 700 000 euros (dont 450 000 consacrés à la location d’une vingtaine de véhicules). Un effort particulier est fait sur l’enseignement militaire supérieur, en compétition directe avec les Canadiens et les Allemands, qui voient là un créneau à la fois valorisant et peu dangereux. La visite du directeur français du CID est très attendue par les officiers afghans qui persistent à nous accorder leur préférence.

Sur le plan de l’image donnée de leur action en France, beaucoup de Français sur place ont le sentiment d’une opération à bas bruit et à bas coût, sorte de guerre d’Indochine en modèle réduit.

L’empire du milieu

Il faut être conscient que cette guerre sera longue et difficile, mais qu’elle est gagnable ne serait-ce que parce que les Talibans sont largement détestés. Au niveau stratégique, tous les officiers afghans rencontrés se plaignent de la gestion politique de cette guerre, considérant que l’action militaire comme continuation d’une politique corrompue ne peut qu’être corrompue elle-même. Tous réclament donc une action ferme de la Coalition sur l’administration. Le deuxième pilier de la victoire viendrait selon eux de l’arrêt total du soutien pakistanais aux mouvements rebelles. Ces deux conditions (considérables) réunies, il serait alors, toujours selon eux, facile de soumettre ou rallier les mouvements nationaux.

D’un point de vue tactique, ces officiers voient les contingents de la Coalition comme des « corps étrangers », qui, par les mesures de protection, l’importance des fonctions « basières » et la rotation fréquente des unités, ne forment qu’une écume au dessus du pays. Plus que par une augmentation des effectifs, le surcroît d’efficacité viendrait surtout d’une meilleure « greffe » de la Coalition dans le milieu afghan. Celle-ci pourrait prendre plusieurs formes. Les officiers afghans admettraient parfaitement que les bataillons français engagent directement sous contrat des soldats locaux dans leur rang, à la manière des unités « jaunies » d’Indochine. Une unité mixte associant la connaissance du milieu des Afghans et la compétence technique des Français serait un remarquable et peu couteux multiplicateur d’efficacité au sein de chaque bataillon. Des officiers français suggèrent aussi de créer un petit corps permanent d’« officiers des affaires afghanes », dont la connaissance parfaite de la langue et d’un secteur donné faciliterait grandement l’action des unités tournantes. D’autres parlent d’intégrer une composante de type « service militaire adapté » au sein même des bases françaises pour donner une formation professionnelle aux jeunes afghans.

Les propositions d’innovation ne manquent pas mais, comme souvent lorsque la situation est nouvelle, elles sont surtout le fait de ceux qui sont au contact des problèmes à résoudre. La difficulté vient alors de l’accord entre ce flux d’idées montantes et les moyens comptés.

12/11/2009

émission débat à la radio (France Culture en mai 2010) sur la guerre en Afghanistan

Emission très intéressante.

Elle est téléchargeable/écoutable pendant 7 jours sur
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10175-31.05.2010-ITEMA_20196234-0.mp3 [mp3, 40 minutes, 36,5 Mo]

Invités :
– Philippe Leymarie, journaliste au Monde Diplomatique
– Etienne de Durand, chercheur à l’Ifri (Institut français des relations internationales) au sein du Département des études de sécurité et spécialiste des questions stratégiques et militaires. Enseigne à l’Ecole Militaire Spéciale de Saint-Cyr et à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris
– Gérard Chaliand, géo stratège

Je conseille vivement de l’écouter, les intervenants sont pertinents et sortent des raccourcis entendus sur les grands médias et des formules toutes faites.

Disclaimer : j’ai eu l’occasion d’avoir une séance d’un cours animée par Etienne de Durand qui est encore jeune.

réaction à la position de Dominique de Villepin en février 2010 pour un retrait d’Afghanistan des forces françaises

Un ami se félicitait dans un post sur le forum des étudiants de Sciences Po Paris de la position de Dominique de Villepin pour un retrait des forces françaises engagées en Afghanistan :

[…] Je suis heureux qu’après avoir soutenu cette guerre en tant que membre du gouvernement, il ait déclaré à Sciences Po qu’il était favorable à un retrait de la guerre en Afghanistan. […]

Bon, on me dira à juste titre qu’il est facile de tenir cette position à la place où il est. Mais tout de même, c’est un retrournement de veste qui m’est agréable.

Voici la réponse intelligente qui a été fait par « huron », un autre forumeur (dont je ne connais pas l’identité mais qui dit toujours des choses intéressantes en matière de défense) :

C’est stupide de dire qu’on est « favorable à un retrait de la guerre d’Afghanistan »… Tout le monde est favorable à un retrait, même les Yankees (leur retrait est d’ailleurs déjà planifié : 2011). La vrai question c’est un retrait quand ? comment ? avec quelles conséquences ? selon quel calendrier ? Tu peux tout aussi bien te retirer après un envoi massif de troupes pour « finir le boulot » (stratégie étasunienne actuelle) que te retirer unilatéralement en enlevant toute présence étrangère (l’Afghanistan plonge sans doute dans le chaos). Donc ça ne veut rien dire être « pour le retrait ».

Je ne peux que souscrire à cette réflexion pleine de bon sens et qui oppose à cette annonce démagogique de Dominique de Villepin le principe de réalités.

Voici ci-dessous ce que j’ai ajouté en réponse  à ces posts. C’est ma position sur cette « sortie » anti-sarkozyste de Dominique de Villepin au lendemain de sa relaxe provisoire au procès Clearstream où Nicolas Sarkozy était partie civile.

Dominique de Villepin est assez proche de l’inconstance. Pourquoi quand il est aux affaires il tient un discours (« on reste en Afghanistan ») et quand il est dans l’opposition à Sarkozy il en tient un autre, comme par hasard exactement contraire à celui de son ennemi intime : « on se retire ». Je lui reconnais juste une cohérence entre sa position actuelle et le retrait des forces spéciales à l’époque en 2006 comme le rappelle Jean-Dominique Merchet sur le blog Secret Défense. Si c’était vraiment un début de retrait, ça n’était pas annoncé comme tel de 2005 à 2007 quand Dominique de Villepin était aux affaires. Et pendant la campagne présidentielle il n’a pas défendu cette position. Personnellement je vois surtout de l’opportunisme là-dedans. De plus, beaucoup d’Afghans à Kaboul et autour (qu’ils soient d’ethnie pachtoune, hazara, ouzbek ou tadjik) sont pour la présence de forces de l’OTAN et contre la présence des talibans pakistanais et tchétchènes, sans compter les agents de déstabilisation iraniens. Je me suis réintéressé récemment à l’Afghanistan (mon voisin y est parti en novembre pour 6 mois et un ami d’enfance aussi). J’ai lu le livre de Jean-Dominique Merchet Mourir pour l’Afghanistan
dans lequel celui-ci prône un retrait après des négociations avec les Talibans. J’ai aussi vu les 10 épisodes de la série documentaire de l’acteur/journaliste Ross Kemp en Afghanistan Ross Kemp In Afghanistan
dans laquelle un soldat de l’ANA (Armée Nationale Afghane) était pour le maintien de l’ISAF. Et série dans laquelle (dans  le dernier épisode de la « saison 2 » « Ross Kemp returns to Afghanistan ») l’ambassadeur britannique disait en 2008 que la présence étrangère et le soutien au gouvernement afghan durerait encore 10 ans. Il me reste encore 4 livres à lire sur l’Afghanistan dont 2 en français, j’en ferai le compte-rendu sur ce blog dès que je serai en vacances, le 22 février. Mon avis personnel est que le « surge » et les nouvelles règles d’engagement établies par le général américain commandant l’ISAF Stanley McChrystal ont de bonnes chances d’aboutir à un Afghanistan apaisé si ce n’est pacifié. Et la montée en puissance de l’ANA et de l’ANP (Aghan National Police) va produire des effets. On peut juste regretter les maigres soldes des soldats de l’ANA et des policiers de l’ANP comme le faisait un rapport récent du RETEX (retour d’expérience) d’un officier français que je vais essayer de retrouver (voir billet ci-dessous).

Voici les livres que j’ai déjà lu sur l’Afghanistan :

Jean-Dominique Merchet, Mourir pour l’Afghanistan

Christophe de Ponfilly, Massoud l’afghan

Brigitte Brault, Pour l’amour d’un guerrier

et voici les livres qu’il me reste à lire :

Ariane Quentier, Afghanistan : au coeur du chaos

Géopolitique du nouvel Afghanistan de Patrick Dombrowsky et Simone Piernas

Ross Kemp on Afghanistan

Jason BURKE, On the Road to Kandahar: Travels Through Conflict in the Islamic World

reportage télé exceptionnel sur des soldats français qui ont été blessés en Afghanistan

Long reportage exceptionnel (prévu depuis longtemps) sur des blessés français en Afghanistan.
Reportage diffusé ce dimanche sur France 2.

Le reportage sera visionnable jusqu’au dimanche 17 juin.

Notes prises pendant la diffusion :

reportage vraiment impressionnant. A chialer. Limite voyeur mais tellement rare à la télé (unique même).
– Un soldat qui veut éviter l’amputation : « Ca fait 25 ans qu’il est là mon pied, je l’aime bien ».
– Un autre : « je suis content parce que je remarche ».
– Un 3e : « ma jambe c’est cette prothèse. » Quand il a une prothèse à la Pistorius : « je recours ! c’est trop bizarre. »
– évocation d’un blessé qui a été blessé dans la même explosion d’IED que celle qui a tué le caporal Riviere http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2011/04/21/rip-caporal-alexandre-riviere.html
– Un grenoblois dans le reportage : Laurent.
Question d’un journaliste à sa femme « qu’est-ce qu’il représente pour vous ? » sa femme : « mon mari ? toute ma vie. »

conférence sur l’Afghanistan à Grenoble ce mardi 24 janvier 2012, à 18h30 à la bibliothèque du centre ville

Deux médecins, Pierre Micheletti, ancien président de Médecins du Monde France qui a dirigé l’édition de Afghanistan, gagner les cœurs et les esprits (PUG, 2011) et Ahmad Ashraf, afghan et auteur de Nos luttes cachent des sanglots (Bayard, 2011), dressent un état des lieux de ce pays en guerre depuis plus d’une décennie, mais aussi du rôle des humanitaires sur le terrain.

Cette rencontre est aussi celle de deux regards sur l’Afghanistan : une approche plus personnelle, sous la plume d’Ahmad Ashraf, qui livre son expérience humanitaire dans son pays d’origine, et celle de Pierre Micheletti, ancien Président de Médecins du Monde France qui, en collaboration avec de nombreux scientifiques et journalistes, met en lumière les mécanismes du conflit mais aussi des solutions alternatives à la violence.

Mardi 24 janvier à 18h30
Bibliothèque Centre ville
10 Rue de la République
38000 Grenoble

Pierre Micheletti (ancien président de Médecins du Monde France)
Afghanistan : Gagner les coeurs et les esprits
(PUG, 2011).

Ahmad Ashraf, Nos luttes cachent nos sanglots
(Bayard, 2011).

Blog sur l’Afghanistan.